Les équipes paie sont en relation permanent avec de nombreux organismes sociaux pour le paiement des cotisations mais également en cas d'arrêt de travail ou encore lorsqu'un salarié intègre ou quitte l'entreprise. Les processus liés aux caisses sociales peuvent devenir chronophages pour les services RH et paie.
L’objectif de cet article est de proposer des pistes concrètes pour optimiser les échanges avec ces caisses, réduire les délais de traitement et fiabiliser les données transmises.
Paie et caisses sociales : Comment ça marche ?
Les organismes de protection sociale sont au cœur du métier de gestionnaire de paie. Mais quels sont les principaux organismes de protection sociale ? Quel est leur rôle ? Et comment s'articulent les échanges entre ces caisses et l'entreprise ?
Les différentes caisses sociales et leurs rôles
Les entreprises cotisent à différents organismes de protection sociale, en fonction de la nature des risques couverts, des obligations légales (ou conventionnelles) ou encore de leur activité :
L’Urssaf :
Elle est chargée de collecter les cotisations sociales dues par l’employeur et le salarié. Voici celles recouvrées par l'Urssaf :
- Les cotisations de Sécurité Sociale : assurance maladie/maternité/invalidité, vieillesse, allocations familiales et accidents du travail
 - Les cotisations d'assurance chômage et AGS
 - Les autres contributions patronales : FNAL, CSA, versement mobilité, forfait social, contribution au dialogue social ainsi que les contributions spécifiques
 - La taxe d'apprentissage et la contribution à la formation professionnelle
 - La CSG/CRDS
 
Les caisses de retraite complémentaire
Il existe plusieurs organismes de retraite complémentaire en fonction du statut des salariés et de l'entreprise :
- AGIRC-ARRCO : Pour les salariés du secteur privé
 - IRCANTEC : Pour les agents contractuels du service public
 - RAFP : Pour les agents fonctionnaires du service public
 
Ces régimes de retraite sont gérés par des organismes délégataires, définis en fonction du secteur d’activité et de la localisation géographique de l’entreprise.
Les caisses de retraite supplémentaire
Certaines entreprises choisissent de mettre en place des dispositifs de retraite supplémentaire au bénéfice de leurs salariés, afin de compléter les régimes obligatoires. La gestion de ces dispositifs est assurée par des organismes spécialisés, sélectionnés par l’entreprise.
Les organismes de prévoyance
Les organismes de prévoyance complémentaire interviennent pour couvrir les risques liés à l'incapacité de travail, l'invalidité et le décès d'une part et le risque santé d'autre part, également appelé "mutuelle" Ces garanties viennent en complément de celles versées par la Sécurité sociale.
La CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie)
La CPAM est chargée du paiement des indemnités journalières d'arrêt de travail ou congé indemnisé par la Sécurité Sociale. Ainsi, lorsqu'un salarié est en arrêt ou en congé indemnisé par la Sécurité Sociale, l'employeur doit procéder à une déclaration auprès de l'assurance maladie pour le calcul des IJSS.
Après traitement de la déclaration de l'employeur, les IJSS sont par défaut versées aux salariés concernés mais peuvent également être versées à l'employeur dans le cadre de la subrogation.
France Travail (ex-Pôle emploi)
Depuis 2024, Pôle emploi a été renommé France Travail. Lorsqu’un salarié quitte l’entreprise, l’employeur doit transmettre une attestation employeur à France Travail. Ce document est indispensable pour permettre au salarié de faire valoir ses droits à l’assurance chômage.
Les caisses de congés payés
Certaines entreprises notamment dans des secteurs spécifiques comme le BTP, le spectacle ou encore le transport, cotisent auprès d'un organisme particulier. Le paiement des congés sera réalisé par ce dernier au lieu de l'employeur.
Ce système permet de garantir une prise effective des congés payés, en particulier lorsqu’ils enchaînent plusieurs contrats courts ou changent fréquemment d’employeurs.
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La DSN, un canal unique de transmission et communication
La Déclaration Sociale Nominative (DSN) est aujourd’hui le principal vecteur d’information entre l’entreprise et les caisses. Elle permet :
- De transmettre automatiquement les informations issues de la paie (identité, rémunérations, cotisations, absences, etc.) via la DSN mensuelle
 - De signaler un arrêt de travail ou le début d’un congé indemnisé par la Sécurité Sociale (maternité, paternité, …)
 - De signaler une fin de contrat (FCTU) lorsqu’un collaborateur quitte l’entreprise
 - De recevoir en retour des comptes rendus métiers (CRM) ou des notifications d’anomalies.
 
La généralisation de la DSN à tous les employeurs, y compris le service public, permet d’éviter les multiples déclarations papier ou formulaires spécifiques à chaque organisme.
Toutefois, pour certaines catégories de salariés et certains cas particuliers, des procédures sont exclues de la DSN et nécessitent donc un traitement manuel. C’est notamment le cas de l’attestation de salaire en cas de temps partiel thérapeutique qui nécessite encore la production d’une DSIJ sur net-entreprises en parallèle de la déclaration du signalement en DSN.
Optimiser les échanges avec les caisses sociales : bonnes pratiques et outils à mobiliser
Une bonne organisation, des outils adaptés et une rigueur dans la saisie des données permettent de limiter les rejets, de gagner du temps et de sécuriser les relations avec les organismes.
Fiabiliser ses données sociales dès la saisie de la paie
La fiabilisation des données commence par une paie fiable dans la mesure où les informations transmises via la DSN proviennent directement du logiciel de paie. Ainsi, une erreur de code population ou encore une base erronée peut entraîner des blocages, des rejets de DSN ou des relances administratives chronophages. Pour limiter ces risques, il est indispensable de fiabiliser en amont toutes les informations saisies dans le logiciel de paie.
Une vérification régulière des données sources permettent de fiabiliser la chaîne de traitement. Pour ce faire, la mise en œuvre d’un contrôle de paie structuré, documenté et tracé est un indispensable pour des données fiables.
Au-delà du contrôle de paie, il est également essentiel de formaliser les processus de gestion de la paie dans des procédures écrites, accessibles à tous les collaborateurs concernés. Cela facilite le transfert de compétences et limite les erreurs en cas de remplacement ou d’absence.
Des solutions de paie intègrent aujourd'hui des alertes et contrôles automatiques en amont de l'envoi de la DSN. Voici quelques fonctionnalités permettant de fiabiliser les données envoyées en DSN et transmises aux caisses sociales :
- Des contrôles de cohérence dynamiques : vérification automatique des taux, des plafonds, des codes contrats, et des assiettes déclarées.
 - Des alertes contextuelles dès la saisie ou à l’étape de génération de la DSN, pour signaler une incohérence ou une donnée manquante.
 - Des assistants de correction avec IA embarquée guidant le gestionnaire de paie pour ajuster les erreurs avant dépôt.
 
Automatiser les transmissions et centraliser les retours
Grâce aux logiciels de paie interfacés, il est aujourd’hui possible de dématérialiser l’ensemble des déclarations sociales : DSN mensuelle, déclaration arrêt de travail, attestation employeur France Travail, DUE, etc.
Ces outils permettent aux gestionnaires de paie de générer et transmettre les déclarations directement depuis leur logiciel, sans avoir à se connecter manuellement à net-entreprises. Ce fonctionnement intégré simplifie considérablement les démarches et réduit les risques d’erreur de transmission.
Mais l’automatisation ne concerne pas uniquement l’envoi. Certains logiciels permettent également de centraliser tous les retours d’information via des tableaux de bord dynamiques. On y retrouve par exemple :
- Les accusés de réception ou de traitement
 - Les comptes rendus métiers (CRM) qui notifient les anomalies ou incohérences détectées par les organismes
 - L’attestation employeur rematérialisée (AER) à remettre au salarié
 - Les décomptes IJSS pour une gestion optimisée des arrêts
 
Des outils de pilotage intégrés permettent également de déclencher des alertes internes ou des tâches assignées, pour garantir que l’ensemble des retours ont bien été pris en charge.
Structurer les responsabilités et anticiper les demandes des caisses
L’efficacité des échanges ne repose pas uniquement sur les outils utilisés, mais aussi sur l’organisation interne des services RH et paie. Une répartition claire des rôles et des responsabilités permet d’éviter les oublis, de limiter les délais de traitement et de fiabiliser la relation avec les caisses.
Il est ainsi recommandé de désigner un interlocuteur référent pour chaque type d’organisme (Urssaf, caisses de retraite complémentaire, prévoyance, CPAM, etc.). Cette personne assure le lien direct avec le service concerné, centralise les demandes, traite les anomalies et s’assure du suivi des dossiers. En cas d’absence, la mise en place d’un binôme ou d’un relais formé permet d’assurer une continuité de service, sans perte d’information.
La circulation de l’information doit également être fluide au sein même de l’entreprise. Par exemple, lorsqu’un salarié est en arrêt de travail ou qu’un départ est connu, il est essentiel que le service paie soit informé sans délai pour effectuer les déclarations nécessaires. La mise en place d’un circuit de validation formalisé peut alors sécuriser les échanges internes. Mais il est également possible d’automatiser ces flux internes grâce à des outils de type workflows RH, bots de notification, ou connecteurs entre logiciels (GTA, SIRH, paie).
En parallèle, une anticipation proactive des demandes des caisses est fortement conseillée. Pour certains événements, les organismes sont susceptibles de demander des pièces justificatives. Le fait de transmettre ces pièces dès la survenue de l’événement, voire de préparer des modèles types et des check-lists, permet de réduire les délais de réponse et de fluidifier les relations.
Vous souhaitez gagner du temps dans les processus avec les différentes caisses sociales ?