Comprenez vos droits et obligations pour réussir cette étape clé avant l’embauche.
La période d'essai, souvent une étape incontournable lors d'une embauche, sert de phase initiale avant l'embauche définitive du salarié. Durant cette période, les deux parties peuvent rompre le contrat de travail avec une grande flexibilité. Combien de temps dure une période d’essai ? Peut-elle être prolongée, et à quelles conditions ? Peut-on y mettre fin avant la date butoir ? Nous vous expliquons tout ce que vous devez savoir dans cet article !
Qu’est-ce que la période d’essai ?
Définition et objectifs
Plus de 80 % des contrats comprennent une période d’essai pour sécuriser l’embauche. La période d'essai offre à l'employeur la possibilité d'évaluer les compétences du salarié dans le cadre de ses nouvelles fonctions, tandis que le salarié peut déterminer si les tâches qui lui sont confiées correspondent à ses attentes. Bien que la période d'essai ne soit pas systématiquement requise, elle est fréquemment utilisée pour précéder une embauche définitive. Si la période d'essai est concluante, le salarié sera alors intégré de manière permanente à l'entreprise.
Il est important de ne pas confondre la période d'essai avec d'autres termes :
- La période probatoire : elle concerne un salarié changeant de poste au sein de la même entreprise.
- L'essai professionnel : c'est un test de courte durée, souvent réalisé lors d'un entretien d'embauche, pour évaluer les compétences pratiques du candidat avant toute proposition d'emploi.
Différences entre CDD, CDI, alternance et cadres
Il faut savoir que la durée et les règles de la période d’essai varient selon le type de contrat et le statut du salarié :
- CDI : la période d’essai est facultative, mais encadrée par le Code du travail. Sa durée maximale dépend du poste (2 à 4 mois, renouvelables une fois si prévu).
- CDD : elle est généralement fixée à 1 jour par semaine de contrat (avec un maximum de 2 semaines pour un contrat de 6 mois ou moins) et 1 mois au-delà.
- Alternance (apprentissage ou professionnalisation) : la période d’essai correspond aux 45 premiers jours en entreprise, consécutifs ou non.
- Cadres : la durée d’essai peut aller jusqu’à 4 mois, renouvelable jusqu’à 8 mois si le contrat et la convention collective le prévoient.
Quel que soit le contrat, la période d’essai ne peut pas être imposée de manière tacite. Elle doit être formalisée par écrit dès l’embauche.
La période d’essai est-elle obligatoire pour un CDI ?
Non, instaurer une période d'essai n'est pas une obligation pour un contrat à durée indéterminée (CDI). Toutefois, si elle est stipulée dans le contrat de travail ou dans la lettre d'engagement (un document par lequel l'employeur formalise son intention d'embaucher un candidat), le salarié doit la respecter. De plus, si un salarié passe d'un contrat à durée déterminée (CDD) à un CDI au sein de la même entreprise, l'employeur peut légalement imposer une nouvelle période d'essai.

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Quelle est la durée légale de la période d’essai ?
Durée selon le type de contrat
En CDI
La durée de la période d'essai pour un contrat à durée indéterminée (CDI) est réglementée par le droit du travail :
- 2 mois pour les ouvriers et les employés ;
- 3 mois pour les agents de maîtrise et les techniciens ;
- 4 mois pour les cadres.
La période est calculée en jours calendaires, incluant tous les jours de la semaine. À savoir que depuis le 9 septembre 2023, il est interdit de fixer une période d'essai plus longue que celle prévue par le Code du travail pour les CDI.
En CDD
Une période d’essai peut également être mise en place pour les contrats à durée déterminée (CDD) pour une durée égale à :
- 2 semaines pour les contrats de moins de 6 mois ;
- 1 mois pour les contrats de 6 mois ou plus.
À savoir que cette durée peut être réduite si une convention collective l'indique.
En intérim
Pour une embauche en intérim, la durée varie selon la longueur du contrat de mission :
- Moins d'un mois : 2 jours maximum.
- Entre 1 et 2 mois : 3 jours maximum.
- Plus de 2 mois : 5 jours maximum.
Autres
Enfin, prenons le temps d’aborder la question de la période d’essai pour les cas particuliers ci-dessous :
- Stage : aucune période d'essai requise.
- Contrat d'apprentissage : une période probatoire de 45 premiers jours de travail est appliquée.
- Alternance et contrat de professionnalisation : la période d'essai suit les règles du CDI ou du CDD, selon le cas.
- Portage salarial : les dispositions relatives aux CDI et CDD sont applicables.
- Emploi à temps partiel : la durée de la période d'essai est la même que celle d'un salarié à temps complet
Conditions et limites du renouvellement
La période d'essai peut être renouvelée une seule fois en CDI, sans que la durée totale n'excède :
- 4 mois pour les ouvriers et employés ;
- 6 mois pour les agents de maîtrise et techniciens ;
- 8 mois pour les cadres.
Toutefois, il n'est pas possible de renouveler la période d'essai d'un CDD. À noter que certaines professions, comme les VRP ou les assistantes maternelles, peuvent être régies par des durées spécifiques. De même, un accord collectif peut stipuler des durées différentes pour la période d'essai.
Le renouvellement de la période d'essai dans un CDI est conditionné à son inclusion dans les dispositions conventionnelles, et il doit être explicitement mentionné dans le contrat de travail ou la lettre d'engagement. L'accord écrit du salarié est requis pour prolonger la période d'essai. Cette extension est généralement envisagée lorsque la durée initiale s'avère insuffisante pour évaluer l'adéquation du salarié au poste.
Délai de prévenance en cas de rupture
Lorsqu’une période d’essai est rompue, un délai de prévenance s’applique (aussi bien pour l’employeur que pour le salarié) dès lors que le contrat a débuté depuis au moins 8 jours. Ce délai permet à l’autre partie d’être informée en amont de la fin du contrat.
Côté employeur, les délais sont :
- 24 heures si le salarié est présent depuis moins de 8 jours ;
- 48 heures entre 8 jours et 1 mois de présence ;
- 2 semaines après 1 mois de présence ;
- 1 mois après 3 mois de présence
Côté salarié, le délai de prévenance est plus simple : 48 heures ou 24 heures s’il est dans l’entreprise depuis moins de 8 jours
Ce délai de prévenance en période d’essai ne prolonge pas la durée de la période d’essai. La rupture peut donc intervenir au dernier jour, à condition que la notification ait bien été faite dans les temps.
Comment se déroule la rupture de la période d’essai ?
Rupture par l’employeur
La rupture de la période d’essai par l’employeur peut être effectuée sans justification. Toutefois, cette rupture ne doit pas être basée sur un motif discriminatoire. En cas de motif disciplinaire, l'employeur est tenu de suivre la procédure disciplinaire appropriée.
Si le salarié concerné par la rupture est un salarié protégé (comme un représentant syndical), l'employeur doit obtenir l'autorisation préalable de l'inspecteur du travail pour procéder à la rupture. Lors de la rupture de la période d'essai, l'employeur n'est pas tenu de verser une indemnité de rupture au salarié.
Si l'employeur décide de mettre fin au contrat pendant la période d'essai et que celle-ci est d'au moins une semaine, le délai de préavis en période d’essai à respecter par l'employeur varie selon la durée de présence du salarié dans l'entreprise :
- 24 heures pour une présence de moins de 8 jours ;
- 48 heures pour une présence de 8 jours à 1 mois ;
- 2 semaines pour une présence de 1 à 3 mois ;
- 1 mois pour une présence de plus de 3 mois.
En cas de non-respect de ces délais, l'employeur est tenu de verser une indemnité compensatrice équivalente au salaire que le salarié aurait perçu durant le délai de préavis non respecté, sauf en cas de faute grave du salarié.
Rupture par le salarié
La rupture de période d’essai par le salarié peut aussi se faire librement, sans obligation de justifier sa décision. Si le salarié choisit de rompre le contrat, il doit notifier son employeur dans les délais suivants :
- 24 heures pour une présence de moins de 8 jours ;
- 48 heures pour une présence de plus de 8 jours.
La rupture de la période d'essai par le salarié est considérée comme une démission et n'ouvre donc pas droit aux allocations chômage. En revanche, si la rupture est initiée par l'employeur, le salarié peut être éligible aux allocations chômage.
Conséquences sur les droits au chômage
En cas de rupture de la période d’essai, vous pouvez avoir droit à l’allocation chômage, sous certaines conditions. Si la rupture est à l’initiative de l’employeur, vous êtes en principe éligible à l’ARE (Aide au Retour à l’Emploi), à condition d’avoir suffisamment cotisé (généralement 6 mois sur les 24 derniers mois).
Si vous démissionnez durant la période d’essai, vos droits sont plus limités : la démission volontaire n’ouvre pas droit à l’ARE, sauf exceptions (notamment si vous aviez quitté un précédent emploi pour celui-ci et que le nouvel emploi est rompu sous 65 jours ouvrés).
Formalités à respecter
La fin de période d’essai n’est pas soumise aux mêmes obligations qu’un licenciement. Il n’y a pas besoin de motif ni d’entretien préalable, mais certaines formalités restent nécessaires :
- elle doit être notifiée par écrit pour des raisons de preuve (même si ce n’est pas une obligation légale) ;
- l’employeur doit fournir au salarié un certificat de travail, le solde de tout compte et l’attestation Pôle emploi ;
- le salarié doit quant à lui respecter le préavis (ou délai de prévenance), sauf dispense acceptée par l’employeur.
Peut-on contester la rupture d’une période d’essai ?
La rupture d'une période d’essai peut parfois être jugée abusive si l'une des parties exploite de manière excessive son droit de résiliation. Dans de tels cas, la partie fautive peut être tenue de verser des dommages et intérêts à l'autre partie. Voici quelques exemples de situations où la rupture de la période d'essai peut être considérée comme abusive :
- l’employeur met fin à la période d'essai après seulement quelques jours, sans avoir eu le temps d'évaluer correctement les compétences du salarié ;
- le motif invoqué pour la rupture de la période d’essai est de nature non professionnelle, comme des raisons économiques ou discriminatoires ;
- l'employeur commet une faute qui cause un préjudice au salarié lors de la rupture.
Simulateur interactif : calculez votre période d’essai et préavis
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Grâce à son module de gestion des contrats et des absences, Kelio vous permet de :
- paramétrer automatiquement les durées de période d’essai selon le type de contrat (CDI, CDD, cadre, non-cadre) ;
- générer des alertes pour anticiper les fins de période d’essai et respecter les délais de prévenance ;
- centraliser les informations RH pour éviter tout oubli ou erreur.
Cas pratique : rupture de période d’essai par l’employeur après 2 mois
Julie est embauchée en CDI en tant qu’assistante administrative. Son contrat prévoit une période d’essai de 2 mois, renouvelable une fois. Au bout de 8 semaines, son manager estime que ses compétences ne correspondent pas tout à fait aux besoins du poste.
L’entreprise décide de mettre fin à la période d’essai avant son renouvellement. Elle informe Julie par écrit de cette rupture, avec un préavis de 1 semaine, comme le prévoit le Code du travail pour une présence entre 1 mois et 3 mois.
Ce qu’il faut retenir :
- l’employeur respecte ici le délai légal de prévenance, fixé à 1 semaine ;
- Julie reste donc en poste une semaine après la notification, puis quitte définitivement l’entreprise ;
- elle peut s’inscrire à Pôle emploi et, selon ses droits antérieurs, percevoir l’allocation chômage.
La gestion des périodes d'essai et des embauches peut être complexe pour une entreprise. Le logiciel Kelio accompagne vos services RH pour une gestion optimisée de vos ressources, de vos contrats et des temps de travail.
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