L’IA et les RH : les résultats de l’enquête de baromètreRH OpinionWay pour Kelio
Quelle est la perception de l’intelligence Artificielle par les professionnels RH en 2024 ? Quelle est l’utilisation de l’IA aujourd’hui par les représentants de cette fonction ? Quel est son potentiel au sein de l’entreprise du point de vue de ses responsables RH ?
Kelio s’est associée à OpinionWay pour comprendre l’usage de l’IA au sein des services RH au travers du sondage « Les Ressources Humaines et l’IA », mené par l’institut du 21 février au 11 mars 2024, auprès de 301 responsables RH en France.
Cette enquête révèle un scepticisme fort de la part des professionnels RH. S’ils perçoivent malgré tout le potentiel de l’IA dans le traitement de leurs tâches administratives ou chronophages, ils redoutent encore les défis liés à l’usage de l’IA en termes de fiabilité et de sécurité des données.
Focus sur les principaux enseignements de ce sondage :
L’intelligence artificielle est encore peu exploitée au sein des département RH
Seuls 9% des responsables RH en France déclarent utiliser aujourd’hui des outils d’intelligence artificielle dans le cadre de leurs fonctions. 76% des professionnels RH affirment ne pas souhaiter s’en emparer du tout.
L’IA fait face à deux défis majeurs, freinant son adoption au sein des services RH
Deux freins majeurs à l’utilisation de l’IA sont remontés par les responsables RH : l’incompatibilité des outils IA avec leurs procédures actuelles (pour 41% des répondants) et le respect de la confidentialité et la sécurité des données personnelles (38%). Près d’un tiers d’entre eux évoque également un manque de compétences et de formation spécifique (32%), une forme de résistance au changement parmi leurs collaborateurs (29%) et plus d’un sur cinq, les coûts liés à l’implémentation d’outils IA dédiés (22%) et le manque de solutions IA adaptées à leurs besoins spécifiques (21%).
Pourtant, le potentiel de l’IA semble bien identifié, notamment pour le traitement des tâches administratives RH
Les professionnels RH jugent l’IA est particulièrement intéressante dans deux domaines : la gestion administrative – paie, congés, etc. – (pour 45% d’entre eux) et le recrutement (41%).
A l’inverse, l’intervention humaine reste primordiale dans la gestion des relations avec les collaborateurs, par exemple la gestion des conflits, avec seulement 9% des professionnels RH qui accepteraient de la confier à une IA.
L’IA constituerait un gain de temps précieux dans la gestion du recrutement
Selon les répondants RH, le contact humain reste incontournable à certaines étapes cruciales du recrutement, telles que la passation des entretiens, la sélection finale du candidat, la négociation avec le(s) candidat(s) retenu(s) et l’intégration des nouveaux arrivants.
En revanche, une majorité de professionnels RH (87%) accepterait de déléguer à une IA des tâches chronophages liée à la gestion amont du processus de recrutement - notamment la rédaction de l’offre d’emploi et de sa publication et diffusion – ou des tâches de gestion des candidates reçues – telles que la vérification des informations fournies par les candidats et le suivi des candidatures non-retenues.
Renforcer la confiance des RH dans l’IA est indispensable : le rôle clé des DRH
Le recours encore limité aux outils fondés sur l’IA s’explique pour un manque de confiance quant à leurs capacités. Aujourd’hui, 54% des professionnels RH ne font pas confiance à l’IA pour rendre un travail de qualité. Pour favoriser l’adoption de l’IA, renforcer la confiance dans cette technologie est primordial, notamment du point de vue de la sécurité des données.
Toutefois, les DRH affichent un niveau de confiance beaucoup plus élevé en l’intelligence artificielle que leurs subordonnées (les RRH) et auront certainement un rôle à jouer dans sa diffusion à plus grande échelle.
Dans les années à venir, les professionnels des Ressources Humaines devront composer avec ces nouvelles technologies et leurs enjeux, tout en préservant l’humain, qui restera leur cœur de métier. Si cette enquête montre une véritable défiance des professionnels RH vis-à-vis de l’IA, on peut ainsi l’analyser comme un réflexe légitime de prudence qui s’atténuera lorsque les outils auront fait la preuve de leur valeur ajoutée et de leur fiabilité. Contrairement à ce que certains acteurs voudraient nous faire croire, il est inutile de se précipiter et de prendre des risques juridiques non-mesurés..
Eric Ruty
Directeur Général de Kelio
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